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Photo du rédacteurRenan Clorennec

LES MARTEVILLE, UNE FAMILLE DE BENODET FACE AUX TOURMENTS DE LA GUERRE

Dernière mise à jour : 5 mai 2022

Une famille de gardiens de phares

Nous sommes en 1866 et Joseph Mestric gardien des phares du Coq et de la Pyramide, devant le désarroi de sa sœur Perrine Marteville, de deux ans son ainée, accepte de l’héberger dans la petite maison de garde à menez nevez, commune de Perguet, avec François 5 ans et le petit Gabriel 11 mois. Le papa vient de décéder.

Bien plus tard, Gabriel se marie avec Marie Josèphe Le Fur, de Langolen, et suivant les traces de son oncle devient lui aussi gardien de phare. Après avoir exercé pendant 9 années comme gardien auxiliaire ( il remplaçait son oncle), on le retrouve en territoire de connaissance, gardien des feux de Bénodet, en mai 1896. Joseph le 29 juillet 1894 et Gabriel l’année suivante (le 31 octobre 1895) sont arrivés au foyer. Deux ans après, naissance de Guillaume (le 13 mars 1898) et en 1904 d’Etienne. Les 4 garçons Marteville ont la chance de vivre maintenant dans une maison à deux niveaux. Un étage, auquel on accède par un escalier extérieur a en effet été réalisé en 1883.

La maison des gardiens de phares telle que les enfants Marteville l'ont connue.


Une famille au cœur du premier conflit mondial

Joseph, le fils aîné s’engage dans la Marine le 3 août 1910 à Brest. Il devient quartier maître en octobre 1913. Pendant la durée du conflit il naviguera sur le cuirassé d’escadre « le Condorcet » uniquement en Méditerranée. Médaille interalliée et médaille commémorative de la Grande Guerre.

Gabriel, le fils cadet, ajusteur, doté d’une acuité visuelle insuffisante, appelé sous les drapeaux en 1915. Incorporé le 17 février 1915 (moins de 3 semaines après la mort de son jeune frère donc), parti aux armées le 29 octobre 1915, brigadier puis maréchal des logis. En avril il se trouve incorporé au 53° régiment d’artillerie puis au 32° régiment de dragons le 25 janvier 1918.

Cité à l’ordre du 263 ° régiment d’artillerie : « éclaireur d’une bravoure à toute épreuve. Détaché le 16 avril comme observateur auprès du bataillon d’attaque d’un régiment d’infanterie. A fait preuve du plus grand sang froid en multipliant ses efforts pour assurer une liaison très difficile en raison du terrain boisé, du feu de l’ennemi et de la situation particulièrement avancée du bataillon » (ordre n° 27 du 1er juin 1917).

Guillaume suit les traces de son frère aîné et s’engage, comme mousse dans la Marine, à Brest, le 1er avril 1913. Il vient d’avoir 15 ans. Il contractera un engagement d'une durée de 10 ans à compter du 18 mars 1914. Au moment de la déclaration de guerre, en août 1918 ; il est affecté au 5ème dépôt, puis Le 15 novembre de la même année au 2ème régiment de fusiliers marins. Il est placé sous les ordres du contre-amiral Pierre-Alexis Ronarc’h, né à Quimper au n° 4 de la rue Saint François.

Photo de Guillaume Marteville

Au moment de son affectation dans les fusiliers marins, la bataille de Dixmude se termine et on ignore tout du sort du jeune Guillaume. On sait simplement qu’il a été sérieusement blessé et transporté comme bien d’autres soldats à « l’Ambulance de l’océan » à la Panne sur le littoral belge non occupé de la mer du Nord. Malgré tous les soins qui purent lui être prodigués, il décède dans cet hôpital le 30 janvier 1915 dans sa 16ème année.

Il repose toujours à la Panne. A titre posthume, Il sera décoré de la médaille militaire et recevra la croix de guerre 14-18.


L'ambulance (hôpital militaire) de La Panne (Belgique) où est décédé le jeune Guillaume.

Monument aux morts de Bénodet.

article de presse paru en janvier 1940 dans le journal "le petit breton".

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