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1922-1923 LE RENFLOUAGE DU ST NICOLAS

Photo du rédacteur: Renan ClorennecRenan Clorennec

Dernière mise à jour : 6 févr. 2021

Les circonstances de l’échouage du « Saint Nicolas »

Un article du Ouest-Eclair en date mardi 19 décembre 1922, sous le titre « La tempête sur nos côtes, un cargo à la côte » nous éclaire sur les circonstances de l’accident de mer survenu au cargo « le St Nicolas » de 121 m 60 de longueur.

« Lorient 18 décembre

On signale à la préfecture maritime de Lorient qu’un grave accident de mer occasionné par le gros temps qui a sévi dimanche sur l’océan , s’est produit au large dans les conditions suivantes :

Les opérations d’évacuation des bateaux du port de Rochefort ayant été décidées, le fort remorqueur « Mastodonte » du port de Brest avait appareillé de Rochefort, ayant à sa remorque le grand cargo « St Nicolas », ancien navire de la flotte d’Etat, pour le conduire au chef-lieu du 2° arrondissement maritime. Le navire suivait sa route quand soudain la remorque cassa au large de Bénodet. Les dispositions furent prises pour lui passer une 2ème remorque qui cassa également. Malgré l’état de la mer et les difficultés de l’opération, « le Mastodonte » réussit à passer une 3 ème remorque en chaîne d’acier mais celle-ci se brisa comme les précédentes. Alors le St Nicolas s’en alla à la dérive. Le port de Brest, avisé, envoya sur les lieux le remorqueur « l’infatigable », mais le cargo fut poussé à la côte et après avoir heurté les rochers, il alla se jeter sur la grève de Mousterlin, entre Guilvinec et Bénodet (sic).

Auparavant, le canot de sauvetage de Guilvinec avait pris la mer pour se porter au secours du bâtiment dont il avait recueilli à son bord les quelques hommes d’équipage.


L’échouage du navire

« Le 18 décembre 1922 alors qu’il se trouvait à la hauteur de Bénodet, la remorque du St Nicolas se rompit. Comme poussé par un vent violent, le navire dérivait vers la côte, on mouilla les ancres mais leur chaîne ne résista pas à l’effort et devant l’équipage du remorqueur impuissant, (« le Mastodonte ») le Saint Nicolas s’échouait sur les roches. Peu après, repris par la mer, au cours d’une forte marée, le vapeur franchissait la ligne des écueils pour venir se poser sur la grève de Mousterlin ».

Selon un article de la dépêche de Brest en date du 1er novembre 1923 et intitulé « le sauvetage de navires, quelques opérations difficiles », l’auteur, Charles Léger, précise que le St Nicolas n’était pas dans un très bon état et présentait entre autres avaries, « une déchirure longue de 25 mètres ». Dans ce même article on peut lire aussi, toujours à propos du St Nicolas que « ses nouveaux propriétaires se refusaient à le démolir sur place où ils se seraient heurtés à des difficultés insurmontables et prétendaient le faire renflouer ».

En effet, malgré l’aide de puissants remorqueurs de la Marine, le St Nicolas refusa de quitter la plage et fut abandonné en attendant que la Royale le vende à » la Société Normande de Métallurgie » de Caen .

Le renflouage

On ne possède que peu de renseignements sur ces opérations mais il est certain qu’il fallut se préoccuper de la déchirure de 25 mètres de long.

Opérations de pompage

Le remorquage

« Malgré l’appui de la grande marée de dimanche (le 1er avril 1923), le St Nicolas, échoué sur les dunes de Mousterlin n’a pu être renfloué. De nouvelles opérations tentées le lendemain n’eurent aucun résultat. Enfin, mercredi (le 4 avril 1923) les efforts ont été couronnés de succès ».

Les opérations de déséchouage ont été confiées à la maison Gourio de Brest. Cette société brestoise fut fondée en 1917, par Albert Gourio de St Quay Portieux, il eut la conviction qu’un atelier bien outillé pour la réparation des bateaux, réussirait dans ce port assez mal pourvu. Songeant aussi à l’avenir de ses fils, il fondait la Société des Chantiers et Ateliers Gourio, et 3 années plus tard, la Compagnie Armoricaine de Sauvetage qu’il dota en 1921 d’un vapeur de 110 tonnes : « le Fromveur ».

4 avril 1923 enfin le succès ! Pour déséchouer le St Nicolas, il y avait le remorqueur » Audax II » de l’Union Française Maritime, « le Fromveur» de Chevillotte frères, souvent utilisée comme remorqueur, comme l’indique la présence de l’arceau de remorque à l’arrière et en flèche du « Fromveur » le remorqueur « Beaupré » du chantier Gourio

L’homme de la situation

Les opérations de déséchouage ont donc été confiées à la maison Gourio de Brest et les travaux sont menés par le capitaine au long cours Louis-Marie Malbert (à Brest, aujourd’hui, le quai des remorqueurs de haute mer porte son nom), ancien capitaine de grand voiliers, celui-là même qui en tant que commandant de « L’Iroise » a sauvé du naufrage 38 navires de 1924 à 1933. Roger Vercel s'est inspiré de la vie de Louis-Marie Malbert, qu'il a rencontré en 1934, pour l'écriture du roman Remorques, paru en 1935, dont a été tiré le film du même nom, film réalisé par Jean Grémillon.

affiche du film de Grémillon



Après le succès de l’opération, tous les acteurs prennent la pose à bord du St Nicolas. On note la présence de 2 scaphandriers ce qui montre bien que l’opération fut délicate. Sur l’écriteau on peut lire « 4 avril 1923, St Nicolas échoué à Bénodet et acheté par la Société Normande de Métallurgie – renfloué par la maison Gourio ».

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