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KER AVEL MOOR OU L'HISTOIRE D'UNE VILLA BALNEAIRE

Avant la première guerre mondiale, "l'urbanisation balnéaire" se retrouvait à proximité du bourg, sur les points dominants comme le haut de l'avenue de l'Odet ou dans le nouveau quartier du Meneyer qui dominait l'estuaire de l'Odet.

Quelques "audacieux" se sont pourtant intéressés au site du fond de l'anse du Trez, site qui offrait une magnifique vue sur la mer et sur le rivage conduisant à la pointe de Combrit.


Précisions sur la situation

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Fig 1 : La villa Ker avel moor dans le quartier du Trez, avec vue sur l'anse du même nom et une exposition plein ouest.


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Fig 2 : Extrait du cadastre de 1930. Le terrain acheté par Madame Paugam correspond peu ou prou à l'emplacement de la ferme de Trez bihan.


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Fig 3 : Vue de la ferme du Trez bihan et de la "grand plage" et de sa dune. A l'arrière-plan le phare de la Pyramide et quelques villas.


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Fig 4 : Les 2 villas, "Ker avel moor" et "Ker Trez" à la famille Trevidic. La dune se poursuit jusqu'à la première villa. Rien d'étonnant à ce que les propriétaires aient entrepris la construction d'un mur de protection le long du chemin de corniche, dont le nom originel était "chemin de St Gilles".


Un hôte très temporaire mais célèbre


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Fig 5 : acte de décès signé François Le Clinche, adjoint délégué, d'un artiste peintre, André Jean Edouard Monchablon qui fut prix de Rome en 1903. La victime et ses deux camarades avaient manifestement "échappé" à la conscription ...




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Fig 6 : En 1927 Rosine Paugam, lèguera sa propriété à une nièce qui la revendra en 1930 à un parisien, Gaston Desprez.




1930 : un nouveau propriétaire



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Fig 7 : Gaston Desprez


Mais qui était ce Gaston-Emile Desprez ?       

Fils d’un industriel de Saint-Quentin spécialisé dans les ressorts de suspension pour les véhicules automobiles, Gaston Desprez a depuis son plus jeune âge été attiré par le monde spectacle. Il faut dire qu’avec deux frères Marcel et André qui présentent un numéro de double saut périlleux en voiture, il est à bonne école. Connu pour son naturel bon vivant et sa belle prestance, Gaston Desprez participe à plusieurs courses cyclistes, puis devient casse-cou à vélo dans un numéro nommé du "la flèche humaine", course au cours de laquelle il virevolte à  vélo au-dessus d’une cage aux lions. Devenu un temps agent artistique, il rachète avec les dommages de guerre perçus par sa famille, plusieurs salles de cinéma comme "Le Palace" à Amiens ou "Le Carillon" à  Saint-Quentin, puis il dirige le théâtre de Saint-Denis et produit au Cirque de Troyes un programme équestre. En mai 1923 il rachète le cirque d'hiver de Paris et le transforme.


Malheureusement, les investissements dus à une piste nautique et le bide retentissant de "Tarzan" mettent en péril les finances du Cirque d'Hiver. Et le 5 juin 1934, Desprez et Couchmann déposent le bilan de la "Société d’exploitation du Cirque d’hiver", exploitation qui sera rachetée par la famille Bouglione

Sa propriété de Bénodet subira le même sort.


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Fig 8 et 9 : documents extraits du quotidien "Le Finistère" juillet 1934

Si on prend le temps de lire le texte, il est indiqué que "le créancier poursuivant" est M. Noël Cadiou, cultivateur, demeurant au Trez". C'est à dire le père de Nicole (Mme Yvelin) et de Noël.


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Fig 10 : Rencontre près de la plage de 3 habitants du quartier du Trez ; A gauche Charles Le Roux (grand ami de Max Jacob), à droite le docteur Vicaire et au centre Noël Cadiou.



La période de la seconde guerre mondiale : Ker avel Moor : une villa réquisitionnée.

Durant l'Occupation allemande, la très grande majorité des habitations se trouvant dans un lieu jugé stratégique, furent réquisitionnées. D'autant plus celles qui avaient une fonction de résidence secondaire.


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Fig 11 : Ordre de réquisition. Il a été pris très rapidement par l'Occupant puisqu'il date du début septembre 1940.

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Fig 12 : Le propriétaire a bien entendu changé puisqu'il s'agit de M. Hervé Lucas, chirurgien dentiste à Quimper.


3 jolies aquarelles réalisées par Léonie Trévidic. (Une influence du grand prix de Rome ?)


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Fig 13 : le fond de l'anse du Trez devant la villa. Le goémon est précieusement mis en tas, y compris sur le chemin. On reconnaît la villa sur la droite



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Fig 14 : Pas de remblais, pas de garde-corps. Le chemin menant vers la pointe St Gilles est bien visible. La propriété "les Roches", construite à l'époque n'apparait pas sur le document.


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Fig 15 : Beaucoup d'élégance et d'harmonie dans l'architecture


Remerciements sincères à Hervé et Anne Lucas.

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© 2019 Renan Clorennec

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