LE CERTIFICAT D'ETUDES PRIMAIRES !!!
- Renan Clorennec

- il y a 6 jours
- 3 min de lecture
Les Archives du Finistère proposent un retour sur l’examen fétiche de la IIIe et IVe République : le Certificat d’Études Primaires. Véritable lieu de mémoire scolaire, cet examen alimente encore une nostalgie persistante chez beaucoup de Français.
Le certif sanctionnait la fin de l'enseignement primaire élémentaire (entre 11 ans et 13 ans révolus jusqu'en 1936) et attestait de l'acquisition des connaissances de base (écriture, lecture, calcul, histoire géographie, sciences appliquées). Il a incarné l'idéal d'une république égalitaire et méritocratique, même s'il n'a guère récompensé, les meilleures années, que la moitié d'une génération. Familles et instituteurs ont longtemps pratiqué la sélection des candidats, pour des raisons économiques ou de prestige : on ne se présente pas au certificat, on y est présenté.
On peut estimer que 20 millions environ de certificats ont été distribués de 1880 au milieu des années 1960.

Le jour du certif, une journée particulière
Cette journée est vécue comme une parenthèse exceptionnelle dans la vie quotidienne des candidats, garçons ou filles. Il faut d’abord se rendre “endimanchés” en pleine semaine au chef-lieu de canton où se déroule l’examen.
Début des épreuves : d’abord la dictée. Cinq fautes, c’est le zéro éliminatoire mais l’enfant bénéficiera peut-être de l’indulgence du correcteur chaque fois que la logique et l’analogie lui donnent raison contre l’arbitraire de la langue. Personne ne sait expliquer pourquoi pou ou genou prennent un x au pluriel. Pourront être acceptés : contreindre (comme étreindre), cantonier (comme timonier ou cantonal ) ...
Viennent ensuite la rédaction, deux problèmes d’arithmétique, l’histoire et la géographie et le calcul mental. Personne ne perd de temps : aussitôt une épreuve finie, les membres de la commission de correction commencent à corriger les copies.
11 h 30 : fin des épreuves du matin.La majorité des enfants déjeune sur place, mais pour certains, ce sera l’occasion de manger au restaurant pour la première fois, sans doute.
Retour en classe pour les épreuves de l’après-midi : lecture expliquée et sciences, dessin, couture pour les filles, travail manuel pour les garçons ; récitation ou chant tiré au sort.
L’épreuve de gymnastique a eu lieu quelques jours auparavant.
Vers 16 heures, 16h30, tout est terminé.
L’attente paraît interminable avant la proclamation des résultats.
Les diplômes
Les diplômes délivrés sont souvent encadrés et accrochés dans la pièce principale de la maison. Pour mieux saisir l’importance de cet affichage, on peut rappeler que les murs de la majorité des habitations ne comportaient alors que deux types d’affichage : des images pieuses dans les foyers catholiques et les certificats de participation aux combats des anciens combattants de la Première Guerre mondiale, avec leurs décorations lorsqu’il y avait lieu.
A partir des années 1930, et jusqu’à la fin des années 1950, des certificats grand format, richement illustrés font leur apparition. Leur délivrance était payante, l’administration n’octroyait gratuitement que le diplôme classique (en noir et petit format).
Pour faire des recherches sur les résultats dans les écoles (publiques et privées) du canton de Fouesnant
puis cliquer sur le petit dessin en forme d'oeil qui se trouve à la fin de chaque ligne
exemple pour l'année 1918


Fig 2 : page 1 de l'année 1918 mais le tableau ci-dessous nous précise qu'il faut se rendre sur la page 355 pour avoir le début des résultats pour le canton de Fouesnant.
Le compteur est dans le rectangle blanc et il suffit d'écrire 355.

Fig 3 : page 355 côté droit (ce sont toujours des double-pages). A noter, parmi les personnes présentes, le nom de M. Koechlin (Rodolphe), au titre de "délégué cantonal". Rodolphe Koechlin, le très républicain propriétaire de la ville Ker ar Moor (ker moor) était un ardent défenseur de la laïcité.

Bonnes recherches
Remerciements aux archives départementales. Le lien vers la page du certif. https://archives.finistere.fr/vive-le-certif



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