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PAUL FLEGEAU, OUVRIER DE L'ARSENAL DE LORIENT EN POSTE A KERGAÏT

Dernière mise à jour : 10 avr.

Les lecteurs de ce blog ne sont pas sans ignorer que l'Occupant était particulièrement nombreux à Bénodet, entre juin 1940 et août 1944. Cette présence allemande se renforcera avec l'installation dans le quartier de Kercréven en 1942 d'un petit "arsenal", dont la vocation était la maintenance des avisos et autres dragueurs de mines qui étaient mouillés dans l'Odet. Une des conséquences de cette petite flotte, fut le transfert d'ouvriers de l'arsenal de Lorient, qui vinrent pour certains, avec leur petite famille.

Fig 1 : Les dragueurs de mines de la kriegsmarine au mouillage dans l'estuaire de l'Odet.


« En 1942, la marine de guerre allemande, la "Kriegsmarine", installa à Bénodet une base de réparations et d'entretien pour ses dragueurs de mines.

Roger Danic, originaire de Lorient, avait 18 ans et venait de terminer son apprentissage à l'arsenal de Lorient lorsqu'il fut affecté à l'arsenal de Bénodet, avec 130 ou 140 autres ouvriers, des jeunes pour la plupart. Il se souvient : "Je suis arrivé à Bénodet le 3 décembre 1942. Un camion découvert est venu nous prendre à la gare de Quimper. Il faisait froid, j'enfonçais mon béret basque sur mes oreilles. Nous avons d'abord été logés à l'Hôtel Bellevue, puis à l'Hôtel Beaurivage".

Un ancien dock flottant de 72 mètres de long, pesant 680 tonnes, comportant 12 caissons, arriva à Bénodet en provenance de l'arsenal de Lorient, tiré par deux remorqueurs. Il était amarré dans l'anse de Penfoul, devant la propriété "Kergaït", à l'abri des regards côté mer.



Fig 2 : les vestiges du dock en 1956.


Fig 3 : plan des installations - "Sur la propriété Dauchez surplombant le dock flottant se trouvaient les ateliers: tôlerie, ajustage, mécanique, menuiserie, et le bureau. Nous faisions des réparations sur les avisos et les dragueurs de mines qui arrivaient généralement par couples, intervenant sur les coques au-dessus de la ligne de flottaison, et à l'intérieur. Les navires reprenaient la mer dès les réparations terminées". Suite du témoignage de Roger Danic.

C'est donc dans cet environnement que travaillaient les ouvriers "lorientais" réquisitionnés.

Certains de ces ouvriers étaient mariés et vivaient avec leur petite famille dans des maisons réquisitionnées pour l'occasion.


Une présence "lorientaise" aux conséquences heureuses.


Lorsque les Occupants quittèrent Bénodet le 11 août 1944, les ouvriers de l'arsenal restèrent sur place, même si leur travail, de fait, avait cessé. Ils ne pouvaient réintégrer leur région d'origine qui elle était toujours occupée (région qui s'étendait de la Laïta à l'ouest jusqu'à Plouharnel à l'est et qui comprenait aussi les îles de Groix et de Belle-île) et qui ne sera libérée que 10 mai 1945.

Plusieurs petits "lorientais" se retrouvent ainsi dans l'état civil de Bénodet de 1945 et 1946. Il faut dire que certains célibataires venus du Morbihan ne laissèrent pas indifférentes de jeunes bénodétoises, et Alexandrine Doaré comme Marie Thérèse Louédec succombèrent, la première à Roger Danic et la seconde à Bernard Derrien.


La petite Gilberte Jubin dont le père originaire de Keryado (commune éphémère en tre 1901 et 1947) était aussi ouvrier de l'arsenal naquit en mars 1945 et les deux cousins Flégeau , naquirent eux le 22 mars au Meneyer , de 2 parents lanestériens pour Loïc et le 23 janvier 1945 à Kercréven d'un papa de Lanester et d'une maman d'Inzinzac pour Jacques.



Fig 4 : "En tête" d'un document faisant suite à un accident du travail survenu à Kergaït sur la personne de Paul Flégeau, papa de Jacques.

Les ouvriers on retrouvé leur statut de salariés de la DCAN (Direction des constructions et armes navales) et travaillent sur le "chantier de Bénodet".


Fig 5 : parmi les deux signatures des témoins de l'accident, celle de Roger Danic, qui après avoir achevé son activité à l'arsenal de Lorient, revînt à Bénodet pour y passer sa retraite.


Ces accident du travail fut douloureuse à double titre pour Paul Flégeau. Tout d'abord il s'était gravement blessé : éclatement du foie et d'autre part il ne put assister à la naissance de son fils Jacques.


Fig 6: attestation du chirurgien qui a opéré Paul Flégeau à Quimper : le docteur Gaumé . Il s'agit ici du docteur Marcel Gaumé, installé à Quimper depuis 1905 et qui

a effectué cette délicate opération alors qu'il avait 69 ans. L'opération s'était déroulée à l'hôpital Laënnec.

Fig 7: la maison de l'avenue de Kercréven où vivait la famille Flégeau. Elle appartenait à la famille L'Helgoualc'h - Kervella.


Fig 8 : Eté 1945 - Les 2 frères Flégeau avec leurs enfants sur la plage de la Mer Blanche. Les 2 cousins Jacques et Loïc sont en pleine forme et la petite soeur de Loïc également.



Fig 9 : le petit Jacques dans la poussette avenue de la plage. A cet endroit la route est en pente car on devine à gauche l'amorce de la rue Laënnec.


Fig 10 : Paul Flégeau quelques années plus tard.



Remerciements à Colette Lahuec-Rocuet de Kerveil et à Jacques Flégeau mais également à Jean-Noël Louédec et Bertrand Gaumé.



























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