Une fois encore les archives départementales nous permettent de dresser une liste non exhaustive, il convient de le signaler, des Bénodétois qui ont fréquenté, bien souvent pendant 5 ans, entre 1940 et 1945, les stalags et autres oflags (pour les officiers). Ils avaient obligation de participer à l'économie de guerre de III° Reich.

Fig 1 : début de liste

Fig 2 : suite de la liste
Le dernier numéro est très important. C'est lui qui permet d'avoir accès au dossier de prisonnier de guerre auprès du Servi ce Historique de la Défense (SHD) de Caen. Hélas tous les patronymes ne sont pas suivis de ce fameux matricule.

Fig 3 La situation géographique des stalags et oflags fréquentés par les prisonniers français.
Quelques documents d'époque
François Le Grand

Fig 4 : Lettre adressée le 30 novembre 1941 par François Le Grand, plombier, avenue de la plage à Bénodet, à son épouse. François se trouvait au stalag II B comme le stipule le cachet officiel.

Fig 5 : L'expéditeur : le nom du stalag (contraction de stammlager) - son numéro 2B
La commune où il se trouve : Hammestern (Poméranie, c'est à dire non loin de la Baltique. En Pologne de nos jours). Le numéro matricule 29668 et le Kommando 486.
L'auteur de bandes dessinées, Jacques Tardi, a réalisé plusieurs albums en hommage à son père : "moi René Tardi, prisonnier de guerre au stalag II B"
Jean Jan

Fig 6 : Photo de groupe au camp d'Hammerstern. Sur la rangée du haut et le second en partant de la droite se trouve Jean Jan, le pâtissier, matricule 61 312.
A noter que 3 autres Bénodétois, présents sur la liste ont fréquenté ce stalag II , situé en Poméranie orientale et aujourd'hui en Pologne : François Le Grand, le plombier de l'avenue de la plage évoqué précédemment, mais aussi Jean Herellou et Noël Cariou.
Pendant les années 1939-1945, des prisonniers de guerre de tous les fronts arriveront au camp.
Le stalag gère donc les prisonniers à l'intérieur de l'enceinte du camp et les kommandos de travail dispatchés à l'extérieur dans des exploitations agricoles, des usines ou des chantiers.
La vie au camp va peu à peu s'organiser. Selon leurs compétences, leur imagination, les prisonniers proposent leurs services. C'est le royaume de la débrouille avec rien. Il s'agit aussi de s'occuper. Il y aura des pièces de théâtre, des matchs de foot .
Il se met en place une forme d'organisation française représentée par « un homme de confiance » et son équipe (prévu par les art. 43 et 44 de la Convention de Genève). Il est chargé de l’amélioration des conditions de vie du prisonnier de guerre. Il sert d'intermédiaire avec la direction du camp. Il supervise la distribution des colis Croix Rouge, personnels, le courrier, les vivres, etc… Il visite les kommandos pour procéder aux distributions accompagné d'un garde. guerre.
A partir du débarquement de juin 1944 en Normandie, le courrier devient très irrégulier voire inexistant. Les prisonniers s'inquiètent de l'avenir des évènements. A partir de juillet 1944, il semble que les communications avec leur famille soient coupées jusqu'à leur libération au printemps pour certains voire l'été 1945 pour d'autres. Les premières évacuations Est-Ouest devant les offensives de l'armée rouge ont lieu dès l'été 1944.
Le Stalag IIB, le camp même est libéré par l'armée soviétique le 9 mars 1945
Corentin Caradec

Fig 7 : La classe 1939 de Fouesnant. Corentin est debout tout à droite. C'est encore le temps de l'insouciance.

Fig 8 : 8 juin 1940 à Vannes où il était affecté au dépôt d'artillerie hippomobile. Le 22 juin à Granchamp (Morbihan) il est fait prisonnier.
Il se retrouvera au nord d'Hanovre à Fallingbostel au stalag XI B

Fig 9 : entrée du camp de Fallingbostel

Fig 10 : 23 juin 1941 - Corentin est à droite

Fig 11 : 16 avril 1945 : libération du camp par l'US Army.

Fig 12 : 5 jours plus tard Corentin est à Paris.
Vincent Clorennec

Fig 13 : Document militaire daté 1938 appartenant à un bénodétois de 20 ans. Etre né en 1918 n'était vraiment pas un bon plan à cette époque. Cela signifiait un service militaire en 1938-1939 et il ne fallait surtout se faire prendre ensuite par les Allemands en 1940.

Fig 14: fascicule de mobilisation de 1939

Fig 15 : Autre document qui atteste que le jeune soldat en question a été capturé dans le département de l'Indre le 21 juin 1940 à Reuilly.

Fig 16 : Fig 9 - On peut constater qu'entre "la capture" et la libération, 5 ans se sont passés. Capturé à 22 ans et retour à Bénodet à 27 ans, sans parler du service militaire préalable.

Fig 17 : Vincent Clorennec a connu les stalags III A et III B et travaillait, mécano de formation, dans une entreprise qui produisait des moteurs pour l'aviation.
Ces deux stalags étaient proches de Berlin.
Quelques photos prises dans l'un ou l'autre stalag

Fig 18

Fig 19: Ici Vincent se trouve au centre et au dernier rang

Fig 20 : Courrier adressé à sa fiancée qui travaillait à la villa Caprice (famille Levainville). Cette villa sera ensuite mise à disposition de la famille Boissel par les propriétaires.

Fig 21 a :plaque d'identification recto

Fig 21 b : plaque d'identification verso

Fig 22 : Pas de datation pour cette photo...
Libéré par l'armée Rouge, le retour s'effectuera par chemin de fer.

Fig 23 : 16 juillet 1945 Vincent Clorennec épouse Marie Anne Nédélec

Fig 24 : Réunion des anciens prisonniers de guerre de Bénodet.
Au premier rang et de gauche à droite : Pierre Le Bars- François Tranchard - Joseph Tacy - Jean Queffelec - Pierre Cosquéric -
Au second rang, debout et même ordre : Jean Jan - Corentin Caradec - ? - Jules Bourbigot - ? - Yves Stéphan - ? -
remerciements sincères à Gilbert Jan et à Marie-Pierre Caradec -
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